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Novembre
MémoireS
Par Aurélie Schaeffer-Morin • Publié le 20/11/2018
Que reste-t-il de la mémoire quand les derniers témoins directs ont disparu ?

C’est avec cette question en tête que nous avons fait travailler les élèves de CE-CM du RPI Squiffiec-Trégonneau à la réalisation d'une exposition sur la grande guerre.

Nous l'avons intitulée "MémoireS" parce que notre démarche était de partir des souvenirs transmis oralement sur 4 générations pour aller ensuite vers les archives familiales et enfin les archives départementales.
Ce projet a été l'occasion de faire entrer les élèves dans une histoire à la fois proche et oubliée, partiellement effacée par le souvenir de la 2nde guerre mondiale comme nous l’avons vite remarqué (nombre d’élèves sont revenus avec des souvenirs de l’occupation et de la résistance).
L’objectif principal était de s’initier à la démarche des historiens en quête de sources fiables.
Après les premiers retours de l’enquête dans l’entourage des élèves, nous avons donc utilisé les archives familiales quand elles avaient été conservées, puis les registres matricules mis en ligne par les Archives Départementales.
En général, ces sources écrites nous ont permis de combler les manques de la mémoire familiale ou de vérifier certaines légendes. Mais pas toujours : il arrive que la mémoire familiale soit plus vive que les écrits archivés.
Le plus souvent, le registre matricule nous donne une description physique du « poilu », son état-civil, son niveau d’instruction, son état de santé, et bien sûr son parcours militaire : service, périodes d’exercice, mobilisation, incorporation, changements de régiments, blessures, citations, séquelles après-guerre…
Dans cette démarche, nous avons bénéficié de l’aide de bénévoles venus guider les élèves dans le déchiffrage des documents. Nous avons aussi eu la chance d’entendre Hervé Lucas nous parler de la guerre de ses grands-pères.

Au terme de ce projet qui a permis d’aller au-delà des noms pour retracer le parcours de ces poilus, nous avons le sentiment que la 1ère guerre mondiale qu’ont connu les arrière-arrière-grands-parents de cette génération d’élèves n’est plus tout à fait de l’histoire ancienne. 1918, ce n’est pas si loin. Oui, on connaissait l’électricité, oui, on connaissait le téléphone. D’ailleurs, parmi « nos » poilus, nous avons trouvé 3 téléphonistes, soldats au rôle essentiel, souvent très exposés. C'est un des enseignements de cette exposition, parmi beaucoup d'autres dont nous espérons pouvoir faire profiter ceux qui n'ont pas vu l'exposition, en donnant une 2nde vie à MémoireS dès qu'il sera accessible en ligne.

Merci à tous ceux qui ont oeuvré à la réalisation de ce projet qui nous a permis de faire de l’histoire autrement.

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